Bordeaux : prison ferme pour avoir agressé sexuellement une étudiante

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Publié le 21/07/2017 à 8h18. Mis à jour à 8h41 par E. A.-C.

L’homme avait suivi sa victime qui rentrait d’une soirée entre amis, le 3 octobre dernier, à Talence. Il a été condamné à quatre ans de prison ferme, jeudi.

« Je suis incarcéré depuis dix mois et je me repasse la scène tous les jours. Je ne comprends pas ce qui m’a pris. » Christophe Segala, un Gradignanais de 48 ans au casier vierge, répète cet argument devant ses juges. L’homme aurait pu finir aux assises pour viol. Les poursuites ont été requalifiées en agression sexuelle pour permettre un procès rapide. Il se retrouve devant le tribunal correctionnel de Bordeaux.

Sa victime, une étudiante de 21 ans, est assise dans la salle à côté de son père. « Il a réussi à la convaincre de venir pour qu’elle avance dans sa reconstruction. Aujourd’hui encore, elle souffre de crise d’angoisses », explique son avocate, Me Dominique Bastrot.

La vie de cette jeune femme a basculé dans la nuit du 2 au 3 octobre dernier. Ce soir-là, elle va en discothèque avec des amis, à Bordeaux. Pour s’y rendre, elle gare sa voiture sur un parking à côté de la station Roustaing, à Talence, et prend le tram. Vers 4 heures, elle rentre, s’endort, rate son arrêt et revient sur ses pas à pied. C’est là qu’elle croise une première fois son agresseur. Christophe Segala est en voiture. Il l’aborde, lui propose de la raccompagner et insiste devant ses refus. Il faudra qu’elle sorte son téléphone et fasse mine d’appeler quelqu’un pour qu’il la laisse en paix. Le répit ne durera que quelques minutes. Pour se défaire de cet importun, l’étudiante a lâché qu’elle était garée tout près.

« Tel un prédateur »

À Roustaing, elle monte dans sa voiture, se retourne pour poser son sac, va pour fermer sa portière et tombe sur Christophe Segala qui s’est glissé dans son dos. Il la pousse et l’agresse, ne s’arrêtant pas malgré les hurlements de sa victime qui met toutes ses forces pour le repousser. Les cris de la jeune fille et les coups de klaxon qu’elle parvient à donner réveillent des riverains. Christophe Segala est interpellé sur place et reconnaît.

Un policier fait alors le rapprochement avec une scène qui l’a intriguée, un peu plus tôt dans la nuit, à quelques centaines de mètres de là. L’agent a vu une jeune fille traverser en courant le cours de la Libération, comme si elle fuyait, et s’engouffrer dans une résidence étudiante. Il a relevé l’immatriculation d’une Renault qui a démarré à sa vue. La voiture est celle de Christophe Segala.

Malgré un appel à témoins et une campagne de mailing sur le campus, aucune autre victime ne s’est signalée. Le prévenu, lui, reconnaît avoir pris une jeune fille en « stop », peu avant l’agression, mais assure ne lui avoir fait aucun mal. Rôdait-il dans le secteur ? « Tel un prédateur à la recherche de ses proies », pense le procureur Olivier Étienne. « Selon l’expert psychiatre, il n’y a pas de risque de réitération », réplique l’avocat de la défense, Me Sélim Vallies.

Christophe Segala a été condamné à 5 ans de prison dont 1 an avec un sursis et mise à l’épreuve. Le tribunal a ordonné son maintien en détention et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Un jugement conforme aux réquisitions.
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